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2 mai 2018

La pyramide de la consommation

Vous connaissez la Neue Zürcher Zeitung, la NZZ pour les initié-e-s? C'est le journal qu'on lit en Suisse allemande quand on est sérieux, libéral et cultivé. Moi, je ne lis pas la NZZ, mais dans l'édition du dimanche, il y a un cahier appelé "Stil", genre le Fémina du Matin Dimanche, mais pour les lectrices sérieuses, libérales et cultivées. On y présente des jeunes créateurs et créatrices inconnus mais déjà hors de prix, des objets design qui ne s'achètent que sur d'obscurs sites avec un shop à 10 produits et des cosmétiques où l'investissement dans le packaging minimaliste a coûté au moins autant que le développement du produit lui-même. Vous voyez le genre.
Eh bien, moi, tous les lundis matins, je feuillette le "Stil" à la cafétéria du bureau, en buvant mon premier café de la journée. Et ce lundi, il y avait un long article sur la fair fashion, à l'occasion de la deuxième Fashion revolution week qui a eu lieu du 20 au 29 avril. Comme quoi, la mode écoresponsable n'est plus réservée aux anciens 68-ards et aux nouvelles altermondialistes, non, c'est digne du magazine femmes de la NZZ! J'espère que ce ne sera pas seulement un effet de mode, c'est le cas de le dire!
Et cet article était illustré par la pyramide de la consommation, que je ne connaissais pas:



La pyramide fait référence à la pyramide des besoins fondamentaux selon Maslow, peut-être que ça vous dit quelque chose. A la base se trouvent les besoins les plus importants qui doivent être satisfaits avant que les besoins dans les couches supérieurs puissent être pris en considération. Dans la pyramide de la consommation, c'est le même principe: à la base se trouve le comportement fondamental de la consommation: utiliser ce qu'on a. Puis viennent dans l'ordre: emprunter - échanger - acheter aux puces/à la brocante - faire soi-même. Et ce n'est que quand tous ces étages ont "échoué" qu'il sera nécessaire d'acheter.
A l'origine, cette pyramide de la consommation a été développée pour économiser de l'argent. Mais dans ce cas de figure, économiser de l'argent va de pair avec un mode de vie zéro déchet et minimaliste. En effet, en utilisant d'abord ce qu'on a, en empruntant, en échangeant, en achetant d'occasion ou en faisant soi-même, on a de bonnes chances de produire moins de déchets, d'accumuler moins de possessions dont on devra se débarrasser en fin de compte.
Les gens qui débutent dans le zéro déchet se focalisent d'abord sur l'alimentation. Ils constatent rapidement qu'en Suisse, se nourrir zéro déchet ne rime pas avec économie d'argent (sauf si auparavant on n'achetait que des produits précuits à mettre au four), parce que souvent le vrac s'achète dans des épiceries qui ne bénéficient pas des prix de gros des grandes chaînes de supermarchés, que le vrac est souvent le plus local et le plus bio possible. Tout ça a un prix, que je suis personnellement prête à payer (et je suis reconnaissante à la vie d'en avoir les moyens).
Par contre, le zéro déchet permet de faire des économies substantielles quand on l'applique à tous les biens de consommations: meubles, voiture, équipement de sport, vêtements, loisirs, déco, livres, équipement électroniques... S'entourer de moins de choses, les utiliser plus longtemps, emprunter ce dont on a besoin, échanger un objet contre un autre ou l'acheter d'occasion (donc forcément moins cher), fabriquer quelque chose soi-même, tout cela permet d'économiser de l'argent. Et ces économies permettent de contrebalancer le surcoût de l'alimentation zéro déchet.

Et vous, vous en pensez quoi, de cette pyramide de la consommation?

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