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21 janvier 2018

Le zéro déchet et le minimalisme

Vous connaissez le minimalisme, cette tendance à vivre avec moins? Parler du minimalisme dépasse un peu le cadre de ce blog, mais pour moi, le zéro déchet et le minimalisme vont de pair.


Le minimalisme est un courant qui existe depuis longtemps, mais qui est revenu au goût du jour avec des projets comme celui de Dave Bruno qui s'est donné comme challenge de vivre une année avec seulement 100 objets. Ou plus récemment Cédric Waldburger, un Suisse, qui se contente de 64 objets en tout et pour tout (et pas d'appartement).
Pour quelles raisons décide-t-on de se contenter de moins, de moins consommer (ce qui est l'essence du minimalisme)? Il peut y avoir plusieurs motivations:
  • Désencombrer son logement revient à désencombrer son esprit.
  • Posséder moins de choses donne une liberté que l'on peut consacrer à ses loisirs et à ses relations.
  • Moins d'objets nécessitent moins d'entretien, moins de ménage et moins de temps pour les acheter et pour s'en débarrasser.
  • Qui achète moins économise de l'argent.
  • Moins de possessions provoquent moins de déchets.
Je n'ai jamais possédé énormément de choses: des habits (mais pas tellement), des chaussures (mais moins de 10 paires), de quoi meubler notre appartement, une voiture (dont l'unique but est d'être pratique), des skis, un vélo, des livres (mais la bibliothèque, c'est moins cher). Mais c'est en découvrant le concept de capsule wardrobe que j'ai commencé à m'intéresser à la tendance minimaliste. De fait, c'est par le biais de ma garde-robe minimaliste que notre famille s'est lancée dans le projet zéro déchet. 

De mon point de vue, les deux sont étroitement liés: le zéro déchet, ce n'est pas juste acheter la même chose qu'avant mais sans emballage. Le zéro déchet, c'est également veiller à limiter les déchets liés à la production de ce que j'achète. Ces déchets-là n'atterriront jamais dans ma poubelle, mais ils sont bien réels. Si j'achète moins tout court (emballé ou pas), je produis automatiquement moins de déchets. Car tout ce que j'achète a généré des déchets lors de sa fabrication et/ou de son transport, et risque de générer des déchets un beau jour (sauf la nourriture peut-être). Je prends l'exemple d'un canapé: la fabrication et le transport de ce meuble causent des déchets directs et indirects (matière première, énergie, pollution, machines, etc.). Lorsque ce canapé arrivera en fin de vie, il finira aux déchets encombrants, donc à la décharge (où dans le meilleur des cas il produira de l'énergie). Je peux changer de canapé tous les 3-4 ans au gré de mes envies, ce qui provoquera trois fois plus de déchets que si je le garde, disons, 12 ans. Mais je pourrais aussi décider de ne pas posséder de canapé, je ne produirais donc pas de déchet lié à la possession d'un canapé. 
Je vous rassure, dans notre salon, il y a non seulement un canapé, mais aussi deux fauteuils. Il y a cependant un certain nombre de produits que nous avions auparavant et que nous ne possédons plus aujourd'hui, parce que nous nous sommes rendus compte que l'on pouvait très bien faire sans, sans perdre en qualité de vie. Quelques exemples:
  • Le papier de ménage: avant un rouleau devait bien nous durer une année. Maintenant on n'en a plus. Et vous savez quoi? Il ne nous manque pas. Au contraire: un truc de moins qui encombre le plan de travail de la cuisine.
  • Les blocs pour la cuvette des toilettes: avant on en utilisait en moyenne deux toutes les six semaines. Comme on ne les trouve pas sans emballage, on n'en achète plus. Et vous savez quoi? Nos toilettes sont tout autant propres qu'avant.
  • Les cotons-tiges: on a bien acheté un cure-oreilles en métal pour remplacer les cotons-tiges. Mais vous savez quoi? Personne ne s'en sert jamais. Et aucune carotte ne pousse dans nos oreilles.
  • Le film alimentaire: bon, j'avoue, j'ai racheté un rouleau quand on a terminé le dernier, mais ma maman risquait de ne plus venir garder les enfants s'il n'y avait plus ni papier d'alu ni film alimentaire. Mais vous savez quoi? Même elle ne s'en sert plus. Quant au papier d'alu, on a encore et toujours le rouleau commencé il y a 3-4 ans, bien avant le zéro déchet. Je suppose qu'il nous survivra...
Ces quatre exemples ont ceci de particulier que les réseaux sociaux sont plein de demandes du type: comment fabriquer mes blocs WC moi-même, comment coudre un rouleau de tissus de ménage lavable ou comment réaliser des tissus couverts de cire d'abeille pour remplacer les films alimentaires (bee's wraps). Mais pour fabriquer des blocs WC il faut non seulement du temps, mais également de la matière première, qui s'achète dans le meilleur des cas en vrac, mais qu'il a bien fallu produire et transporter, et qui finira dans les égouts et à la station d'épuration, où il faudra l'éliminer de l'eau usée.

Une des critiques faites au mode de vie zéro déchet, c'est le temps nécessaire aux courses et au fait maison. Nous avons en partie résolu ce problème en supprimant certains produits de notre liste de courses et de notre liste de fait maison. Pas de blocs WC, pas de rouleau de tissus de ménage fait maison, pas de bee's wrap assez galère à réaliser soi-même. 

Au-delà des consommables, il y a tout ce qui meuble (ou encombre, c'est selon) notre appartement. Nous n'achetons presque plus de livres papier. En temps normal, nous nous fournissons à la bibliothèque, et pour les vacances, nous achetons des livres électroniques. Notre voiture a plus de dix ans, nous allons l'utiliser le plus longtemps possible et ne savons pas encore si nous allons la remplacer. Nous ramenons des expériences et des photos de nos vacances, mais pas de babioles attrape-poussière. Cinq casseroles, deux poêles et une cocotte-minute suffisent, inutile d'en acheter d'autres. 

Parfois, j'aurais envie d'aller plus loin, de vendre notre appartement pour le remplacer par une tiny house, de me limiter à beaucoup moins d'objets, tellement j'ai l'impression qu'ils m'encombrent et m'entravent plus qu'ils ne me sont vraiment utiles. Peut-être que si j'étais seule, je le ferais. Mais je vis avec ma famille, et pour l'instant notre famille a besoin de vivre dans notre appartement.  Pour l'instant je m'exerce à me détacher de mes possessions, pour qu'elles ne dirigent pas ma vie. Les objets me sont utiles, parfois ils sont même beaux, mais ils ne me possèdent pas.

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