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1 mai 2017

Les déchets invisibles

Quand on pense zéro déchet, on pense immédiatement aux déchets qui ne rempliront plus nos sacs poubelle et qu'on ne portera plus à la déchetterie. Ce sont les déchets les plus visibles. Mais il y a aussi les déchets invisibles, auxquels on ne pense pas beaucoup, parce qu'on ne les a pas tous les jours sous les yeux:

Prenons l'exemple d'un kilo de riz: Le déchet visible, c'est l'emballage, en carton ou en plastique. Ce déchet est relativement facile à éliminer, à condition d'habiter près d'une épicerie en vrac. Malheureusement, ce n'est pas le seul déchet lié à ce kilo de riz:

  • Depuis le grain de riz jusqu'à la récolte de riz, le producteur ou la productrice utilise des outils (des déchets en devenir) et des machines (ayant besoin d'énergie), éventuellement des engrais achetés dans un emballage (même les engrais biologiques sont livrés dans des emballages).
  • La récolte doit être stockée dans des contenants (sont-ils réutilisables?) et elle est transportée chez le grossiste (le transport, même le plus écologique, nécessite une forme d'énergie, et surtout du matériau pour fabriquer le moyen de transport).
  • Depuis le grossiste jusqu'à l'épicerie en vrac, mon kilo de riz est à nouveau transporté dans un contenant. Dans le meilleur des cas, le grossiste a choisi un emballage qu'il peut réutiliser. Mais probablement pas. Cet emballage-là finira bien dans une poubelle, même si ce n'est pas la nôtre.
Quand on pense à toute la chaîne de déchets produits pour obtenir un kilo de riz dans l'épicerie en vrac, on se dit que notre démarche zéro déchet n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan de la décharge. Mais c'est déjà ça. Et surtout, ce regard plus global, au-delà de notre sac-poubelle, permet d'orienter nos décisions. Voici trois pistes pour nous aider dans nos choix:
  1. Acheter local permet de réduire les "déchets" liés au transport de la marchandise. Cela semble aller de soi pour les fruits et les légumes, mais ça vaut aussi pour la quinoa (essentiellement produite en Amérique du Sud), l'huile de coco (Asie du Sud-Est), les appareils électroniques (le dernier i-phone ne pousse pas dans le verger à côté de chez vous) ou encore les livres (très souvent imprimés en Europe de l'Est, sans parler du papier, produit je-ne-sais-où) et les habits (un jeans moyen parcourt 65'000 km avant d'arriver en magasin chez nous. 
  2. Acheter bio, en vrac et fair trade, c'est bien, acheter moins, c'est mieux. Ai-je vraiment besoin d'une troisième paire de jeans, même si ledit jeans est produit en Europe de l'Ouest à partir de coton bio et fair trade? Ne vaut-il pas mieux utiliser ma machine à café à capsules (biodégradables) jusqu'à sa mort définitive, au lieu de la remplacer, maintenant tout de suite, par une nouvelle, certes sans capsules, voire même sans électronique, mais qu'il aura bien fallu produire, qu'il faudra éliminer, sans parler de ma machine qui fonctionne encore, même si pas tout à fait satisfaisante? 
  3. Acheter "intelligent" permet de réduire les déchets invisibles à moyen ou long terme. Des produits de bonne qualité sont peut-être plus chers à l'achat, mais vont probablement durer plus longtemps que la version cheap (passoire en inox contre passoire en plastique, par exemple). Avant d'acheter un appareil, il vaut la peine de vérifier s'il peut être réparé, et si oui, pendant combien d'années on peut se procurer les pièces de rechange. 

4 commentaires:

  1. Super article, très intéressant !!!
    J'adhère à 100 %

    http://blog.la-pigiste.com/

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  2. Bonjour,

    Merci pour cet article qui résume très bien le problème des déchets invisibles. Toujours réfléchir avant d'acheter, même du bio ou du fairtrade. Il n'est pas toujours facile d'admettre que notre démarche zéro déchet est parfois une goutte d'eau dans l'océan, mais comme tu le dis si bien, c'est déjà ça...

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    1. Oui, c'est déjà ça, et si tout le monde s'y mettait, eh bien, ce serait plus que des simples gouttes d'eau! Il ne faut donc pas désespérer, mais faire ce qu'on peut chacune et chacun dans sa situation.

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